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T. Ehrengardt (DREAD Editions)

Bob Andy, le Gentleman reggae...


Juste après le décès du chanteur Apple Gabriel, ancien membre du groupe Israel Vibration et celui de Delroy Washington, nous apprenons celui de Bob Andy.

Bob Andy était une icône culturelle en Jamaïque où il était respecté de toutes les générations dans tous les milieux sociaux.

Bob Andy c'était l'élégance faite homme, le Rasta gentleman. Il était bel homme, comme on disait. Et il avait une véritable prestance. Portant ses dreadlocks comme d'autres portent un haut de forme, il était d'une sérenitude déconcertante et toute sa douceur explosait au moindre de ses sourires.

Il avait reçu, cela se sentait, une éducation à l'ancienne, quasi-coloniale. Et aimait qu'une chanson soit écrite et chantée dans les règles de l'art. Le jour où j'ai assisté à l'enregistrement du titre Create Our History en duo avec Luciano, il reprenait ce dernier sur ses fautes de syntaxes. Dans un pays où le patois et le "street language" règnent en maître, cela en disait beaucoup sur Bob Andy. Et Luciano, cela se sentait, l'écoutait avec un véritable respect. Bob Andy était un homme éduqué et intelligent. Son approche classique se ressent dans ses compositions (il a aussi écrit pour beaucoup de monde) ainsi que dans son chant. Qui, d'ailleurs, fut sans doute un peu trop conventionnel lorsque le reggae est devenu "sauvagement roots".

Il aura essayé d'élargir le spectre "politique" du reggae en s'associant au producteur Pat Cooper le temps d'un opus enflammé contre les "Nantis" et les "multinationales", The Music Inside Me. Mais c'est sans doute son LP pour Studio One, Song Book, qui passera à la postérité.

Bob Andy s'est éteint, donc; et c'est un pan de notre musique préférée qui part avec lui, un peu de notre vie aussi, qu'il aura, par instants, rythmée et entraînée. Adieu, donc, Bob Andy. Et merci pour cette belle musique.

Repose en paix.

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