Vivre et... suffoquer à Paris au XVIIIè siècle.
Cette fois-ci, ce n’est pas un extrait de Vivre & mourir à Paris au XVIIIe siècle (DREAD Editions) de Mercier que nous vous proposons, mais de celui de l’un de ses imitateurs, qui a publié son propre « tableau de Paris » en 1801, Jean-Baptiste Pujoulx. Dans son ouvrage Paris à la fin du 18e siècle..., il décrit un phénomène troublant, que vient corroborer la gravure qui illustre la couverture de notre livre : le « garrottage des nouveaux nés » !
« Pas un médecin, pas un anatomiste, n’a le courage de parler franchement aux mères le langage de la vérité ; cependant il n’y en a aucun (...) qui ne convienne que cette coutume atroce d’étouffer les enfants dans des langes ne soit la cause de presque toutes leurs difformités, et de beaucoup de maladies, suite au défaut de circulation du sang ou de la gêne des poumons : il n’en est aucun qui ne sache que les enfants noués, difformes, rachitiques, sont très rares chez les peuples qui ne les emmaillotent pas. (...) Il est rare de voir des enfants qui ne pleurent ou ne poussent des cris pendant qu’on les emmaillote ; ceux qui sont paisibles durant cette opération sont plus à plaindre peut-être, parce qu’ils ont l’habitude des souffrances, et une résignation que le malheur donne à tous les âges : la plupart crient, et rendent leurs aliments, durant ce supplice de tous les jours ; et j’en ai vus que l’on garrottait encore ainsi chaque soir, à l’âge de deux ans, et qui poussaient des cris perçants... »